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Écrit par Administrator
Mercredi, 13 Janvier 2010 17:44

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Le territoire d'un peintre

La peinture d'AMATHEUR LANOË habite généreusement son espace. Elle investit le plus souvent la totalité de la toile (avec une prédilection pour les formats carrés) dans une gestuelle ample, avec des rythmes puissants (on pense aux lignes de force de certaines sculptures africaines).

L'oeil respire, repère des temps forts, des tensions, mais sans y succomber, avec l'envie aussitôt qu'il les a embrassés de circuler dans le tableau, de visiter ses "régions", de suivre les passages, les glissements, d'affronter les ruptures qui peuplent toute la toile.

Ce dynamisme de la composition alerte le regard, le "tient", l'invite à un parcours total, à un dialogue avec la matière, riche, travaillée comme par une longue patience, ou jetée sur la toile comme s'il y avait urgence à dire, à retenir la trace d'un équilibre après le vertige du choix.

Le tableau se fait alors palimpeste, raconte son histoire, donne à voir ses "profondeurs" : peu ou pas d'aplats, mais des affleurements de fonds, des empâtements, des fondus, des reprises, des réhauts dans une écriture plus aiguë, des hachures, des biffures, des scarifications.

Toile aux grands muscles couturés, emportée par ses rythmes, le tempo syncopé de ses couleurs, exubérante de cicatrices comme un corps au long passé qui aurait traversé toutes nos vies.

Jean Luc Jaunet
27/07/1990


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Mis à jour ( Mercredi, 13 Janvier 2010 18:13 )